PRENDRE LE LARGE

  Comme prévu, le pull marin est revenu. On a des envies de skipper un gros voilier pieds nus et jean retroussé, on sent l'humidité du bois qui a été trempé pendant la tempête de la veille et on ne parle plus que de spy, de genois et de manivelles pleine de cordes en hurlant babord et tribord simultanément. 

  Deux possibilités s'offre alors à nous, pull bleu à rayures blanches chez Supreme ou pull blanc à rayures bleues chez Wood Wood, le mieux étant évidemment d'acheter les deux au Comptoir du Matelot.  

MICHAEL'S AUCTIONS

  Quand on s'ennuie à Paris, on peut aller faire un tour au Grand Palais pour voir la collection mise aux enchères de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent. Le couple, pendant 50 ans, a amassé une collection d'art en tout genre. Des bustes grecs côtoient des tableaux de Picasso qui regardent un Brancuzi qui s'approche d'un piano à queue qui joue tout seul. Une petite collection qui pourrait rapporter 500 millions de dollars tout de même.

  Mais il y a en ce moment, une vente aux enchères bien plus incroyable et plus fun, celle de la collection d'un génie de la musique contemporaine, celui qui a vendu le plus de disques au monde et qui a remporté le plus de prix, celui qui a donné ses lettres de noblesses aux clip vidéos avec des budgets de plus d'un million de dollars (Smooth Criminal moonwalk version étant sûrement le meilleur clip de tous les temps), celui qui a acheté les parts de Sony Publishing pour percevoir les droits de 4000 artistes dont les Beatles, celui qu'on a appelé King Of Pop, celui dont les extravagances et le train de vie l'ont quand même mené à la faillite, celui qui pourrait nous faire garder ce style énumératif entrecoupé de virgules pendant des heures, Michael Jackson.

  On regrette donc de ne pas avoir fait fortune pour pouvoir s'offrir les chaussettes de Michael pendant le Triumph Tour, son simulateur de vol Sega et les mains d'Edouard aux mains d'argent que lui avait offert le chef des effets spéciaux du film. Michael est ruiné et doit tout vendre, c'est triste et sublime, c'est la mort de l'entertainment de masse, de la mégastarisation qui permettait à certains artistes de vivre leur folie. Mais d'un autre côté, c'est aussi tellement beau de se faire parfois rattraper par la réalité, cela prouve qu'on a réussi à vivre à côté le temps d'un instant.

WEEKENDER

  Il est 10h34 un jeudi, un petit soleil pointe le bout de son nez et on se dit qu'il faut vite partir en week-end, histoire de remplir son weekender d'affaires en boule.  Si on est toujours pas équipé d'un "sac de fin de semaine", pas la peine de tourner en rond, il est chez Mulberry, il s'appelle le Holdalls et il est parfait.

MATTIS DOVIER AUTO-INTERVIEW

  Et voilà, elle est jeune, elle est fraîche, elle est comme la personne dont elle parle forcément puisque c'est une auto-interview (pour la lire il faut cliquer sur l'image au dessus).

  Mattis Dovier a 20 ans, il étudie le graphisme à l'école des Beaux Arts de Valence et il l'étudie bien.

Exposition Time Capsule

Manystuff

Coffee

Balloons

3D/Print Poster

SKY MALL IS THE LIMIT

  Quand on se retrouve sur un vol de l'US Airways à destination de New York, on a de fortes chances de trouver un catalogue du Sky Mall sur notre siège. La lecture de cette mine de trésors est un moyen comme un autre de se relaxer en attendant d'atterrir sur l'Hudson.

  Le Sky Mall est avant tout un site internet relié à un "shopping magazine" où il est possible de commander absolument tout et n'importe quoi. Mais c'est aussi le révélateur de la culture d'une civilisation et de son époque.

  Car lorsqu'on est américain, on a pas peur de se lever en pleine nuit avec nos pantoufles lumineuses pour aller voir dans le garage si on nous a pas volé les bois de cerf de notre pick-up. On vérifie aussi si nos gravity boots sont toujours dans le placard à côté de la cagoule NFL. Si tout est en place, on retourne au lit et on enfile nos lunettes "big screen experience" pour mater des pubs après s'être envoyé quelques marshmallows au bazooka.

  Voilà, quand on feuillette le Sky Mall, on entre dans le temple d'un fun décomplexé avec ses gadgets inutiles et ses inventions superflues, bref, on est face à la preuve inéluctable qu'il est hyper cool d'être américain.    

SKATE + AFGHANISTAN = SKATISTAN

  Oliver Percovitch est un australien comme on les aime. Un type cool qui s'est dit qu'il allait faire découvrir le skate en Afghanistan en ouvrant la première école de planche à roulette du pays. Le New York Times a publié récemment un documentaire sur ce skateur qui n'a pas eu peur de faire découvrir sa passion à un pays qui peut paraître trés réfractaire à la culture américaine. Un petit film touchant sur un amour qui avait l'air d'être impossible. (la vidéo ici !)

HOUSE OF HOLLAND

  La vie est belle quand on s'appelle Henry Holland, on est la star des soirées Boombox de Shoreditch, on traîne tout le temps avec Agyness Deyn et on vend ses tee-shirts dans des concepts stores.

  Mais pourquoi ne pas la rendre plus belle en se faisant connaître du milieu? Il suffit de prendre sa pote Agyness et de croquer les créateurs les plus connus de la planète tout nu accompagnés de petites privates jokes pour fashionnistas, du genre : "Cause me pain Hedi Slimane" ou "Cum again Christopher Kane". On colle le tout sur un tee-shirt et le tour est joué.

  

  

LOW TECH DUDE

  Il faut reconnaître que l'Iphone à un petit côté cool avec son design et ses applications qui ne servent à rien, le seul problème c'est qu'on en voit partout, sa présence systématique sur les rebords des tables de cafés l'a rendu insupportable. Les gens se parlent mais pas vraiment, ils sont là mais pas complètement, ils sont aussi avec le coup de fil potentiel qui risque d'arriver pendant qu'on leur parle. Existe-t-il plus vulgaire que ça? Oui, peut-être le kit oreillette Bluetooth.

  On ne parle même pas du Blackberry rebaptisé Crackberry pour son caractère addictif, qui ramène votre boss chez vous, juste là sur le bar en train de vous regardez manger votre kebab frites (qui se sont un peu ramollies d'ailleurs pendant le trajet), prêt à vous demander n'importe quoi n'importe quand. 

  Bref, la course à la technologie c'est fini, et dans cette tendance assez "green" on préfère la simplicité. Alors on passe dans un magasin de portables vintage et on n'oublie pas les règles du "mobile" low-tech:

1- On dit mobile et plus portable.

2- Un écran 16 couleurs, c'est déjà trop.

3- Si l'antenne est apparente c'est mieux.

4- Il doit nous paraître beaucoup plus gros qu'il y a dix ans.

5- Retrouver son premier portable, ça fait quelque chose, surtout quand il y a une petite animation de bienvenu en 2bits. 

MOINS "QUELQUE CHOSE" %

  Les jours sont courts, on rentre chez soi dans le noir et c'est difficile de faire quoi que ce soit sans entendre parler de la crise. Exode des banquiers, chute du pound, immobilier en figures libres et petite mise au point russe. 

  C'est le moment idéal de ressortir ses photos de Gursky pour se donner un peu d'espoir. Revivre la folie de la chambre du commerce de Chicago, l'excitation des traders de la bourse d'Hong-Kong et l'euphorie du Stock Exchange au Koweit. On se remémore le bon temps où les affaires avaient l'air de tourner, où on faisait de la maille sans se poser de questions en écoutant "I'm walking on sunshine" de Katrina and The Waves dans un walkman avec des écouteurs en mousse orange.

  On a de la chance d'avoir des mecs comme Andreas Gursky qui ont su capter il y a plus de dix ans, le moment où des foules irresponsables se sont emballées dans un monde aux contours fictifs. On remercie monsieur Gursky d'avoir utilisé le principe de répétition sur ce fond de vestes colorées, il mérite bien d'être à l'abri de tout ça avec ses photos à plus de trois millions de dollars.

LA NOUVELLE CHEMISE

  On regarde le printemps 2009 arriver de loin et on sait au fond qu'il est synonyme de changement. On y songe depuis un petit moment déjà, il nous faut trouver une alternative à la chemise à carreaux, il nous faut quelque chose de plus frais, quelque chose qui nous donne envie d'aller regarder notre reflet légèrement transformé dans les ondulations d'une mare et d'y voir au fond quelques hannetons.

  Cette chemise, c'est en tapant "chemise Façonnable multicolore" sur eBay qu'on pouvait difficilement la trouver jusqu'à présent. Heureusement, "Opening Ceremony", le magasin le plus cool de New York, vient d'éditer enfin son propre modèle. Le but, avoir le bras droit jaune, le gauche bleu, le dos rouge, un col rose et une pochette blanche.

  On peut aussi trouver ce modèle en vichy chez Brooks Brothers, en manches courtes chez FC Real Bristol et en Oxford tricolore chez Visvim. 

Opening Ceremony

FC Real Bristol

Visvim