mardi 23 décembre 2008

C'EST CADEAU!

  Et voilà, une fois de plus, cette année se termine encore plus vite que la précédente. Et comme à chaque fois, un goût de mélancolie s'est coincé sous notre palais. 
  On mate les lampions multicolores qui ne se reflètent plus que dans des flaques d'eau qui traînent au bord de la route. On regarde des enfants qui ne croiront plus jamais au Père-Noël en tirant la barbe d'usurpateurs qui utilisent leur dernière pellicule de Polaroïd à des fins pécuniaires. On se bouche les oreilles à chaque fois que l'on entend les gens parler de la difficulté de garder la ligne pendant "les fêtes" et on se protège toujours du froid même si celui-ci tente de nous rapprocher. En fait, c'est dur de savoir qu'il va falloir être heureux comme tout le monde. 
  Alors, pour retrouver le sourire, on regarde le calendrier de camionneur shooté par Terry Richardson pour Vogue. La seule idée de tenir une clé anglaise géante dans un bleu de travail et de parler joints de culasse en feuilletant ces quelques pages les mains pleines d'huile dans un hangar abritant de vieilles anglaises, nous remplit suffisamment de bonne humeur pour démarrer l'année 2009 sans penser déjà à la suivante.














dimanche 21 décembre 2008

LUMBERJACKING

  On entrouvre son placard un triste matin de décembre et on hésite une fois de plus à prendre une de ces chemises de bûcherons que l'on aime tant. Pourquoi ? Peut-être parce qu'on a peur de ressembler à cette personne qui s'était moquée de nous il y a deux ans et qui en porte fièrement une aujourd'hui...
  Il faut se rendre à l'évidence, les chemises du père Ingalls sont en passe de devenir ringardes et il faut se convaincre tant bien que mal d'une future séparation. Alors on tape www.ebay.fr, on prend des photos de l'objet que l'on met en vente en catégorie "vêtements" et on approche fébrilement son doigt du bouton "Vendre". Mais à cet instant, Jeffrey Costello et Robert Tagliapietra nous sautent dessus pour nous empêcher de faire une connerie.
  Ces deux designers, fondateurs de la marque Costello Tagliapietra ne se déplacent plus sans leurs chemises canadiennes et surtout, sans leurs bretelles. Le petit couple, dans la vie comme au travail, écument les défilés et les after-shows pour prêcher la bonne parole et prolonger par la même occasion, la vie du carreau sur les chemises en laine.
   Maintenant faut-il s'attarder sur le fait que ce sont d'excellents tailleurs qui font sensations à chaque défilé ? Non, car on est déjà sur le site de Ralph Lauren pour se choisir des bretelles recouvertes de têtes de cerfs dorées.




vendredi 19 décembre 2008

BOOTS TOUJOURS

  Comme on ne sait jamais de quoi demain sera fait, on a envie d'avoir une paire de chaussures sur laquelle on pourra toujours compter. Une paire qui nous suivra sans moufter si on décide de faire une randonnée en forêt ou en club parce qu'elle se moque bien de la boue, de la neige et des larmes de vodka tonic.
  On peut-être alors un montagnard du boulevard Raspail avec des boots Rag&Bone aux pieds et une canne en bois de noisetier à la main pour indiquer la direction du Bon Marché à des randonneurs égarés.
  On peut également opter pour les Harrisson boots de Glamb si on a la flemme de faire du trekking dans le Colorado pour faire vieillir son cuir et ses crampons. 
  Et puis, on peut aussi se tourner vers l'inattendu, car s'il y a bien une chose intéressante qui sort du cabinet du Docteur Romanelli, c'est cette paire de Huf en toile rigide qui résistera même à une balle perdue lors d'une partie de chasse au col vert.
  Mais quand on a pas de billet d'avion pour allez à NY chez Rag&Bone ou à Tokyo chez Glamb, et qu'on est pas l'heureux possesseur d'une Amex Titanium pour s'offrir des Dr Romanelli, on peut encore se diriger les yeux fermés vers l'ancêtre de tous ces modèles : la Timberland.  
  Les boots sont donc là quand on a envie de se reposer sur du solide qui va s'embellir avec l'âge, car elles vont garder en elles la trace du temps et vous remémorer d'un seul coup d'oeil tous vos souvenirs. 


mardi 16 décembre 2008

COWISHAN

  Quand on porte un Cowishan, on s'offre d'une certaine manière le respect de l'hiver à chaque fois que le froid se montre insolent. 
  Le Cowishan, c'est cette espèce de pull zippé ou boutonné aux grosses mailles et au long col retourné. Il fut crée par les habitants de la Cowishan Valley prés de Vancouver car ils avaient besoin de quelque chose de chaud et de résistant aux intempéries.
  Fabriqué entièrement à la main avec de la laine de mouton par les "Salish Natives" de la côte ouest canadienne, chaque Cowishan prend une couleur différente selon la saison de la tonte avant d'être enduit d'huile naturelle pour résister à l'eau. Mais ce qui fait la renommée de ce vêtement, en plus de ses incroyables motifs qui vont de la figure géométrique à toutes sortes d'animaux, c'est la difficulté qu'on peut avoir à en en trouver.
  On se met alors en chasse, on se sert de son appeau et on marche doucement dans les fougères pour ne pas effrayer le rare spécimen. Tout à coup un buisson se met à trembler prés d'un site à la direction artistique plus que sauvage, on charge et on tire une dizaine de fois sans réfléchir. Les braques se jettent alors sur la trouvaille qui n'est autre que le site officiel des "Natives" de la vallée qui se proposent tout naturellement de nous faire un Cowishan personnalisé.   

Toute l'histoire du Cowishan en VHS pour 24,95 Dollars Canadien. 








lundi 15 décembre 2008

OFF BOWERY 2

  Le problème avec les artistes du Off Bowery, c'est que lorsqu'on en connaît un, on a envie de tous les connaître. On sort donc de l'atelier de tatouage Saved Tattoo de Scott Campbell pour aller faire un tour à Chinatown et rencontrer Terence Koh, plus connu sous le nom d'Asian Punk Boy
  Cet artiste asiatique diplômé de l'Emily Carr Institute of Art et repéré par le galeriste cubain Javier S. Peres, photographie, filme, sculpte, peint, performe, et installe. Après avoir fait scandale en vendant ses propres excréments recouverts d'or pour la modique somme de 500000 dollars, les amateurs d'art voient maintenant en lui un nouvel Andy Warhol. 
  Mêlant à l'extrême sa vie à son oeuvre, Terence Koh vit dans un atelier entièrement recouvert de blanc où il travaille sur la pureté et la dégradation. Dans "These Decades that We Never Sleep, black drums", Koh a magnifiquement recouvert une batterie de peinture, de cordes, de bouillie d'insectes et de sa propre semence. 
  Terence Koh aime se promener à vélo dans les rues de Chinatown avec son long manteau en cheveux noirs humain, mais malgré toute cette excentricité, cet artiste est loin d'être fou. Il surveille de très prés sa côte pour pouvoir s'acheter ses lunettes Martin Margiela et ses pantalons en or Balenciaga, une attitude qui lui a valu le surnom de "Young Punk Capitalist" par le NY Times.    

"These Decades that We Never Sleep, black drums"
"These Decades that We Never Sleep, black light"
"Crackhead" 
  

vendredi 12 décembre 2008

ACTEUR SLASH BIJOUTIER

  Il y a des jours où on échangerait bien sa vie contre celle de Wes Anderson. Jusqu'à présent, on était jaloux de ce réalisateur pour plusieurs raisons.
  Un, parce qu'il assume sans problèmes des costumes en velours côtelés. Deux, parce qu'il réalise des films cultes comme Rushmore ou Life Aquatic. Trois, parce qu'il a collaboré avec Louis Vuitton pour son dernier film Darjeeling Limited, pour créer la plus belle ligne de bagagerie du monde limitée à un exemplaire. Et quatre, parce qu'il traîne avec Bill Murray, les frères Wilson, Jason Schartzman et la famille Coppola.
  Mais aujourd'hui, on est jaloux une cinquième fois d'Anderson parce que c'est un pote de Waris Ahluwalia, cet acteur indien au charisme sans limites qui apparaît dans la plupart de ses films.
  Waris a créé sa collection de bijoux House Of Waris dans le concept store Maxfield à Los Angeles quand une vendeuse a flashé sur une de ses bagues home-made et a insisté pour le présenter à l'acheteur de la boutique. Depuis, Waris voyage dans le monde entier à la recherche de pierres, de savoir-faire et de soirées de lancement.
  Quand on regarde cet acteur/bijoutier, on est comme envoûté par une aura cool qui nous pousserait à lui acheter pratiquement tout et n'importe quoi. Heureusement, les banques ont inventé les agios pour nous empêcher de mettre 11000 euros sans réfléchir dans une bague qui nous bloque les trois plus grands doigts de la main. 




jeudi 11 décembre 2008

LA "DANCE" DE LA BROUSSE

  Dans un article récent, on a démontré mathématiquement à l'aide de courbes, d'enceintes et de souvenirs très précis, que la world music était en train de faire son grand retour.
  Radioclit, soit Dj Tron et Johann, tente depuis un petit moment de répandre aussi la bonne parole. Après avoir dominé les pistes de danse avec de la Baile Funk et de la Baltimore, le duo franco-suédois vient de produire l'album très world " The Very Best" d'Esau Mwamwaya (prononcez bien Essomoimoiya car ça fait mouche dans une conversation où il est question de percussions et du Malawi) avec des featurings de M.I.A ou des Vampire Weekend pour ne citer qu'eux.
  Un album inondé de reprises portées par une voix incroyable qui tombe à pic et qui s'éteint magistralement sur un morceau qu'il est si bon d'écouter en ces temps d'incertitude : le fameux "Will You Be There" (Michael Jackson-Dangerous).
  On aime bien sentir qu'il y a dans ce monde des gens qui se sentent investis d'une mission. Radioclit remplit la sienne en organisant les soirées "Secousse" à Londres (à base de Samba Zouk Trancezoulou et Bongo) et en nous permettant de télécharger gratuitement la mixtape dont on a parlé à l'instant sur www.myspace.com/radioclit. On se prépare donc à voir de l'imprimé zébré et des boubous sur le dancefloor.




mardi 9 décembre 2008

MAKE SOMETHING DE TES DIX DOIGTS

  En ces temps de crise où il n'est question que de flux, de mouvements virtuels et de pertes bien réelles, on a des envies soudaines de concret. Ca tombe bien car c'est ce que nous propose Nike avec leur projet "Make Something" en collaboration avec les "Beautiful Losers".
  Les "Beautiful Losers" sont un collectif d'artistes et de designers DIY (Do It Yourself) qui sont accidentellement devenus des incontournables de la scène artistique internationale. Ce projet est inspiré de leur film réalisé par Aaron Rose "Make Something From Nothing", le but étant d'attribuer à chaque artiste de la clique un atelier auquel tout le monde peut participer.
  On apprend donc à peindre sur un skateboard avec Ed Templeton, à faire de la musique avec Money Mark, à dessiner des personnages avec Kaws ou à faire n'importe quoi avec Jesse Spears. Encore une belle initiative de Nike qui nous replonge en enfance lorsque de gentils ateliers étaient organisés à l'école primaire quand la maîtresse était absente.